Le couteau est l'un des premiers outils qui ait été fabriqués par l'homme pour l'accompagner dans sa vie quotidienne comme arme ou pour trancher. il n'a cessé d'évoluer en fonction des utilisations qui en sont faites et de ses utilisateurs : couteau de paysans, couteau de princes, objet d'art unique ou ustensile de cuisine pour la ménagère, instrument professionnel etc.
Edifiée sur les flancs du ravin où coule la Durolle, entre plaines de la Limage et monts Dômes, Thiers s'est affirmée au fil des siècles comme la capitale de la coutellerie française. Outre le modèle Le Thiers, on y fabrique de nombreux couteaux traditionnels régionaux, dont le célèbre couteau Laguiole (depuis le XIXe siècle).
La fabrication Arbalète G. David est artisanale. Chaque pièces est unique, façonnée par la main de l'artisan.
La marque Arbalète G. David possède une large gamme de produits: couteaux fermants laguiole, art de la table, couteaux de chasse, couteaux régionaux, accessoires...
Le couteau Laguiole fut créé vers les années 1829. Il s'inspira de deux modèles: le Capuchadou (couteau des paysans de l'Aubrac avec une lame fixe) et le Navaja espagnol (couteau de poche provenant de la Catalogne).
Lors des rudes hivers, les paysans de l'Aubrac allaient travailler en Catalogne. De retour au pays, ces travailleurs saisonniers ont rapporté avec eux le fameux Navaja.
En 1840 l'ajout du poinçon. Celui-ci était régulièrement utilisé par les bergers pour percer la panse des bovins.
En 1880, il s'agit de l'ajout du tire-bouchon. Il était très utile pour les aveyronnais étant garçons de café à Paris.
Thiers étant la capitale française de la coutellerie, au début du XXe siècle, les artisans de Thiers et de Laguiole ont travaillé en collaboration pour développer le couteau Laguiole. Au début des années 1950, le Laguiole est principalement fabriqué dans le bassin thiernois. Le couteau Laguiole ne sera plus produit qu'en quantité limitée à Laguiole et ce jusqu'à la fin du XXe siècle.
La coutellerie a pu se développer sur Thiers grâce à la force motrice de la Durolle il y a environ 8 siècles.
On retrouve dès 1240 une quarantaine de couteliers, puis fin 15e ils représentent le quart de la population et au milieu du 16e, 170 couteliers. Enfin en 1615, ils sont 416 maitres couteliers et 1293 ouvriers.
D’où provient le démarrage de cette activité ? des possibilités diverses existent : du retour de Croisés Auvergnat au déplacement de population de couteliers de Chateldon chassés par la peste (20 ‘ au nord de Thiers), à la terre pauvre …
Le long de la Durolle s’installent papeteries, moulins, tanneries, rouets d’émouleurs.
Vers 1580, la corporation s’organise en Jurande, règles qui organisent la profession. En même temps est créé une table des marques. Cette table est en plomb. Toutes les marques des couteliers sont frappées sur celle-ci durant plus de 130 ans (de 1596 à 1808).
Au cours de cette période,
-l’installation de commerces de gros favorise le développement de l’activité : la distribution est nationale mais aussi sur les pays frontaliers.
-la division du travail se met en place dans la fabrication et dans la distribution.
Au cours du 19e siècle, c’est l’industrialisation. Avec la disparition des papeteries et des tanneries, les coutelleries investissent encore plus les gorges de la Durolle.
-l’énergie hydraulique améliore les moteurs
-l’avènement de l’estampage en 1888 par Mr Mr Delaire qui permet une fabrication plus standardisée et rapide que le traditionnel martinet pour étirer
-une seconde table de marque est créée et fonctionne de 1812 à 1857. Cette fois elle est en argent. Elle sera complétée par une en étain (visible au tribunal de commerce) et même un registre papier utilisées jusqu’en 1902 (remplacé par Office national de la Propriété Industrielle qui deviendra l’INPI).
-la démocratisation des couverts de table influence ce développement
-en 1825, les effectifs sont de 5 000 ouvriers et lors de l’Exposition universelle de 1880, les effectifs sont de 12 000 ouvriers
-installation de fournisseurs sur Thiers : pour les aciers, des fabricants d’emballages, de caisses, compagnies de transport, …
Anecdote des ventres jaunes : ce sont les émouleurs couchés sur leurs meules un chien allongé sur leurs jambes pour leur tenir chaud.
Au début de 20ième siècle, une nouvelle évolution avec l’arrivée de l’électricité (centrale de Sauviat près de Courpière).
-les usines des gorges de la Durolle (ou vallée des Rouets) se déplacent vers des endroits accessibles.
-l’arrivée de l’inox et des premiers plastiques
-la sous-traitance et la mécanisation sont poussés
-les entreprises vont sur d’autres marchés : automobile, armement, plaisance, …
Après la 2nde guerre mondiale, la production augmente jusque dans les années 70, puis diminution jusqu’aux années 2010 avec notamment la concurrence d’Asie.
-création du salon de Coutellia en 1991
-création de la Confrérie du couteau de Thiers en 1993